OPAC de la Savoie

LES RENCONTRES DE L’OPAC DE LA SAVOIE

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« L’humain crée demain »,

C’EST AVEC CE SLOGAN QUE SE SONT OUVERTES LES RENCONTRES OPAC SAVOIE VENDREDI 24 JUIN 2022

La célébration des 70 ans d’OPAC Savoie, prévue initialement en décembre 2021 et ajournée pour cause de Covid-19, s’est muée en un événement fédérateur, interactif et prospectif « LES RENCONTRES OPAC SAVOIE« , autour d’un cycle de conférence et de table ronde « Habiter la Savoie : tout un avenir à construire ensemble ».

Fabrice Hainaut, Directeur Général et Luc Bertoud, Président de l’OPAC de la Savoie

Vendredi 24 juin 2022, les nombreux invités présents au centre de Congrès le Manège à Chambéry (salariés, institutionnels et partenaires) ont pu assister à trois temps forts, mêlant interventions d’experts et interactivité avec l’auditoire, autour des défis actuels et à venir de l’habitat de demain en Savoie.

Pour commencer, une conférence exceptionnelle par la qualité de son intervenant: Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, prix Nobel 2012 pour les sciences de la Terre. C’est notamment lui qui a proposé la première étude établissant formellement le lien entre concentration de CO2 dans l’atmosphère et réchauffement climatique.

Jean Jouzel, climatologue


Cet ancien vice-président du Conseil scientifique du GIEC (Groupement International des Experts sur le Climat), chercheur au commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) est intervenu sur un sujet qui fédère et interroge: le réchauffement climatique et ses enjeux pour le secteur du logement.

La conférence

L’activité humaine responsable du réchauffement climatique.

Le GIEC a été créé en 1988 pour établir le diagnostic du risque de réchauffement (causes, conséquences, solutions). S’il ne fait pas de recommandations, il donne des éléments pour prendre des décisions. Le 6 e cycle vient de se terminer. Le réchauffement climatique est maintenant avéré: les 7 dernières années sont les plus chaudes que nous avons vécu depuis 150 ans. Soixante milliards de tonnes de gaz à effet de serre ont été émis l’an dernier, ce qui se traduit par une augmentation de la température de 1%; 99% de cette augmentation va dans l’océan et seulement 1% va dans l’atmosphère, ce qui engendre une élévation du niveau de la mer. Elle a doublé dans la dernière décennie (3 ou 4mm de hauteur dont 1mm est lié au réchauffement de l’océan et le reste à la fonte des glaciers). Le GIEC explique, et a établi, que le réchauffement climatique que nous vivons aujourd’hui est avec certitude attribué aux activités humaines (élévation du niveau de la mer, température moyenne et événements extrêmes).

Et l’avenir ?

Il dépend de nos actions. Nous avons le choix.

L’océan est acide : 30 % plus acide qu’au milieu du XXe siècle : chaque année, 10 milliards de tonnes de CO2 vont dans l’océan, ce qui affecte les récifs coralliens. À la fin du siècle, l’acidité pourrait avoir doublé. Le sixième rapport du GIEC indique, de façon très claire et sans équivoque, que le changement climatique est une menace pour le bien-être planétaire. Les pluies torrentielles ont augmenté de 30 % en fréquence, un peu plus en intensité et on peut envisager trois fois plus de décès avec une augmentation de plus de 3 degrés. La fenêtre de tir pour agir est donc assez brève.

Solutions

Si une convention climat s’est mise en place en 1995, on constate que les émissions de la Chine ont quand même triplé dans les années 2000.

Si on veut s’adapter au changement climatique, il faut se limiter à 1,5 degrés l’augmentation, plutôt que 2 degrés, et pour cela il faudrait atteindre la neutralité carbone dans la deuxième partie du XXI e siècle. 100 pays ont inscrit la neutralité carbone dans leurs objectifs pour 2050; mais force est de constater que nous sommes en retard.

Le logement

On va passer de 3 milliards à 6milliards d’urbains dans les années 2050, il faut donc adapter les matériaux pour la construction des villes ou des métropoles pour accueillir ces 3milliards d’urbains supplémentaires: si on utilise les mêmes méthodes de construction, cela conduit à 1/2 degré supplémentaire.

Les objectifs: il faut une efficacité et une sobriété énergétique. En France, on a une stratégie bas carbone et on a déjà divisé par deux (par rapport à 2015) les émissions liées aux bâtiments L’objectif fixé est d’atteindre le zéro carbone en 2050.

L’isolation doit être plus performante et il est indispensable d’augmenter la part de renouvelable.

Le logement doit être au rendez-vous par rapport à la lutte contre le réchauffement climatique. La rénovation des bâtiments, voire la destruction d’anciens bâtiments qui émettent trop de gaz à effet de serre, ainsi que le mix énergétique renouvelable doivent être au rendez-vous

Cette réunion était suivie d’une table ronde animée par des élus savoyards et des experts reconnus de la construction et de l’urbanisme.

Martine Berthet, sénatrice de la Savoie, Jean-Loup Patriarche, architecte urbaniste, Jean-Pierre Rougeaux, maire de Valloire et secrétaire général de l’Association nationale des maires de stations de montagne et Pierre Frick, directeur de la Maîtrise d’ouvrage et des Politiques patrimoniales à l’Union Sociale pour l’Habitat, ont débattu de la priorité à donner à la rénovation énergétique des habitats et des défis de la maîtrise du foncier (en zones tendues et en montagne notamment).

De gauche à droite : Sylvia Depierre, animatrice, Jean-Pierre Rougeaux, maire de Valloire, Martine Berthet, sénatrice de Savoie, Pierre Frick directeur de la Maîtrise d’ouvrage et des Politiques patrimoniales à l’Union Sociale pour l’Habitat et Jean-Loup Patriarche, architecte urbaniste

Les intervenants se sont accordés sur différents commentaires de l’exposé de Jean Jouzel: il est à noter que ce qui avait été prévu 30 ans auparavant par les scientifiques s’est réalisé et que le monde dans lequel nous sommes a été prévu par les scientifiques. Il faut rester optimiste, car l’innovation technologique est là, et on fait des progrès dans la mise en œuvre des process pour qu’il y ait moins d’émission carbonée: 38% de consommation d’énergie en moins dans les logements réhabilités et 29% de CO2 en moins sur la période 2015 /2020. D’ici 2024, 1 500 logements supplémentaires vont être réhabilités.

Pierre Frick

Le logement social est bon élève par rapport au privé. Il faut que la seconde vie des bâtiments soit au moins égale à celle d’un logement neuf pour que les bénéfices énergétiques et services soient intéressants sur la durée. Actuellement 1/3 des ménages est composé d’une personne. En 1970, on était à plus de trois personnes par foyer. Il faut s’adapter à la population, au télétravail et aux différents changements. On est passé en 1960 de 17m2 par personne à 40m2 en 2017. Il faut travailler à limiter cette augmentation.

Jean-Loup Patriarche

La rénovation fait partie de notre philosophie avec la rénovation du « déjà là». Grâce à cela, on amène du lien et on ramène de la vie dans des villages qui étaient en train d’en perdre. On faisait 28% de notre activité en rénovation il y a douze ans, cette année, 43%. Le
neuf va donc s’essouffler par rapport à la réhabilitation. On sait maintenant réhabiliter des friches en logements et réinterroger les territoires. La densification est donc essentielle. Il faut reconstruire la ville sur la ville en sacralisant des zones qui ne seront pas construites comme des jardins, des espaces extérieurs partagés, des forêts, …

Martine Berthet

La loi climat et résilience oblige dès 2030 à être à 40% de réduction nette d’émission. C’est une obligation et les loueurs et bailleurs doivent s’adapter. Un accompagnement par des plateformes de rénovation énergétique aide à trouver des subventions et des aides. Les secteurs d’Aix et Chambéry sont en manque de logements et le prix augmente. Il faut laisser aux maires plus de possibilités sur l’élaboration du PLU. La loi zéro artificialisation nette d’ici 2051 impose de ne plus consommer de nouveaux espaces naturels forestiers ou agricoles avec une obligation dans les 10 ans qui viennent de consommer deux fois moins que dans les 10 ans précédents.

Jean-Pierre Rougeaux

Le premier défi du logement en montagne est de ne pas perdre de démographie et d’habitants. On veut se tourner vers un tourisme 4 saisons avec des villages habités à l’année. Dans nos montagnes, OPAC aide nos jeunes à se loger et sédentariser nos saisonniers. Le PLU a sanctuarisé la destination d’usage des hôtels et des maisons familiales qui ne peuvent plus en changer l’usage.

Et Jean-Pierre Rougeaux de conclure sur le caractère indispensable d’une “décroissance de la futilité”, imposant à tous de travailler ensemble.

Quels réponses OPAC Savoie entend-il apporter à ces défis d’un habitat pour tous et nécessairement durable ?

Éléments de réponse avec, pour 3 e temps fort de l’après-midi, la présentation de la feuille de route de OPAC Savoie, par son Directeur Général, Fabrice Hainaut.

L’ambition est forte : assumer pleinement son rôle d’acteur incontournable de la transition énergétique et environnementale avec un programme de rénovation thermique de son patrimoine de grande ampleur et exemplaire, visant le label BBC voire la neutralité énergétique. Tout en augmentant la construction de nouveaux logements toujours plus performants en lien avec les besoins et la typologie de nos bassins de vie.

« Se rassembler, échanger, mieux comprendre les enjeux actuels et à venir de l’habitat, à la lumière de l’expertise de nos élus et scientifiques, pour avancer dans la même direction. Tel était l’objectif premier de ces Rencontres OPAC Savoie.

L’opportunité a été donnée à nos salariés et à nos partenaires présents de phosphorer sur le réchauffement climatique, son impact et dans quelle mesure le logement représente un élément clé de sa lutte. Un marqueur fort d’une entreprise connectée à son environnement, et tournée vers l’avenir! Et c’est là toute l’ambition et l’action d’OPAC -Savoie.»

Fabrice Hainaut, Directeur Général OPAC de la Savoie

Fabrice Hainaut, Directeur Général OPAC Savoie

QUELQUES CHIFFRES
– 37000 personnes logées par OPAC Savoie soit presque 1/10 de la population
– 22000
logements dans 200 communes savoyarde
– 9 locataires sur 10
recommandent OPAC Savoie
En France, le bâtiment consomme près de la moitié de toute l’énergie et génère 20% des gaz à effet de serre (chiffres tirés du rapport de l’ADEME)